
L’une, Odile, a 19 ans lorsqu’elle entre en Résistance. Arrêtée, emprisonnée et condamnée à mort elle verra sa peine transformée en travaux forcés et découvrira les prisons allemandes.
L’autre, Michèle, a 14 ans quand elle s’engage. Elle aussi arrêtée, elle sera déportée à Ravensbrück avec sa mère en 1944.
Aujourd’hui, l’une comme l’autre sont engagées dans un travail de mémoire d’une importance capitale. En allant, notamment, dans les écoles à la rencontre des adolescents pour leur raconter leurs expériences, elles effectuent un indispensable travail de transmission. C’est aussi dans ce but qu’elles se sont confiées à la journaliste Sophie Carquain dans un livre à la fois plein d’émotions mais aussi rempli de lumière et d’espoir grâce aux mots de ces deux femmes courageuses qui se sont battues pour la liberté et continuent d’œuvrer pour que l’engagement de ces hommes et de ces femmes dans des réseaux de Résistances ne soient pas oublié.
“ Ce dont nous avions le plus besoin, c’était de silence. Nous étions proprement incapables de raconter ce qui nous était arrivé. Nous étions d’ailleurs loin d’être les seules. Beaucoup de déportés refusèrent de parler. Les souvenirs étaient trop violents, trop douloureux, mais surtout, nous redoutions de n’être pas compris ou même écoutés, au moment où, dans l’après-guerre, après l’Occupation, tout le monde avait envie d’oublier.”
Sophie Carquain a choisi la forme de l’entretien pour ce livre, donnant ainsi la parole alternativement à Odile et Michèle qui, si elles ont vécu des expériences un peu différentes, ont en commun cette force incroyable qui les habite encore aujourd’hui à plus de 90 ans.
De leurs premiers pas dans la Résistance jusqu’à leur libération en passant par les terribles épreuves qu’elles subissent en captivité, les deux femmes déroulent le fil de leurs souvenirs. Il semble que pour elles, le fait d’entrer dans un réseau pour résister aux allemands n’ait même pas été une question et que cela soit venu tout naturellement.
Comme leur est venu naturellement le besoin de témoigner pour que les actions de tous les Résistants soient reconnues à leur juste valeur et ne soient pas oubliées. Leur arrestation, les souffrances qu’elles endurent, ne leur feront jamais regretter de s’être engagées. Si aujourd’hui encore, elles refusent d’être considérées comme des héroïnes, on ne peut être qu’admiratif devant tant de force de caractère et tant de volonté.
C’est un magnifique hommage que Sophie Carquain rend à ces deux femmes et à travers elles à tous ceux qui se sont mobilisés face à l’ennemi quitte à risquer leur vie.
Nous étions résistantes – Odile Benoist-Lucy, Michèle Agniel / Entretiens avec Sophie Carquain (Editions Alisio – août 2020)
J’avais beaucoup aimé de cette auteure Trois filles et leurs mères évoquant le rapport entre trois écrivaines : Simone de Beauvoir, Marguerite Duras et Colette, qui m’a permis de découvrir et comprendre l’influence de leurs enfances dans leurs vies mais aussi dans leurs écrits 🙂
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Ah oui merci de me remettre ce livre en mémoire, j’avais envie de le lire !
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