Soie d’Alessandro Baricco

Pour sauver les élevages de vers à soie contaminés et les filatures de Lavilledieu, Hervé Joncour entreprend un voyage vers le Japon. Nous sommes en 1861, le voyage est long mais c’est à ce prix que l’économie de la petite bourgade pourra continuer à exister. Hervé Joncour va tomber sous le charme du Japon, du mystérieux Hara Kei, mais surtout d’une belle et silencieuse jeune femme. A la faveur de ses nombreux voyages au Japon Hervé Joncour va voir se tisser autour de lui les fils d’une histoire de désir et d’amour inaboutie.

On ne présente plus ce roman, devenu un classique de la littérature italienne. L’ensemble se lit très vite (140 pages qui, si on réduit un peu la typo et qu’on évite les sauts de pages, peuvent être ramenées à la taille d’une grosse nouvelle).

“Hervé Joncour n’avait jamais vu cette jeune fille, et en fait il ne la vit pas non plus, cette nuit-là. Dans la chambre sans lumière, il sentit la beauté de son corps, et il connut ses mains et sa bouche. Il l’aima pendant des heures, avec des gestes qu’il n’avait jamais faits, se laissant enseigner une lenteur qu’il ne connaissait pas. Dans le noir, ce n’était rien de l’aimer, et de ne pas l’aimer, elle.”

Personnellement je n’ai pas ressenti le choc attendu à la lecture de cette histoire de vers à soie, de voyage et d’amour contrarié. J’ai aussi eu du mal avec les répétitions notamment concernant les étapes du voyage entre Lavilledieu et le Japon. Elles sont sans doute là pour donner un rythme au récit mais je les ai trouvées assez inutiles. Ceci dit, si on les retire on doit arriver aux dimensions d’une petite nouvelle !

L’émotion est en fait arrivée à la fin, lorsque se dévoile le rôle d’Hélène, la femme d’Hervé Joncour. Mais il faut attendre la page 137.  J’ai ressenti aussi beaucoup d’empathie et de tendresse pour le personnage de Baldabiou qui est sans doute finalement celui qui donne le plus de relief au récit, qui possède le plus d’épaisseur.

L’ensemble est certainement beau et poétique. L’écriture parfaitement maîtrisée. Mais le tout reste très académique, très neutre. Je n’y ai pas trouvé trace de la sensualité que je pensais trouver à l’évocation du titre. Bref, je suis passée à côté de ce récit.

Soie – Alessandro Baricco | Traduction de Françoise Brun (Editions Folio – août 2016)

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