La pie voleuse d’Elizabeth Day 

Jake et Marisa ont tout pour être heureux. Ils filent le parfait amour, viennent de s’installer dans une belle maison et préparent l’arrivée de leur premier enfant. Mais un grain de sable vient bientôt enrayer la belle machinerie lorsqu’ils décident de prendre un locataire pour financer une partie de leur loyer. Car le locataire est en fait une locataire. Et l’intrusion de Kate dans la vue de Marisa et Jake va totalement perturber l’équilibre du jeune couple. Qui est réellement Kate ? Et Marisa ? Que fait Jake entre ces deux femmes ? Qui dit la vérité ?  

A la lecture des premières pages, on se dit qu’on va lire une énième variation d’une intrigue du genre “La main sur le berceau”. Puis au fil des pages on s’aperçoit que la trame psychologique du sujet est totalement différente.  

Difficile de parler de ce livre sans en dévoiler les principaux ressorts et déflorer l’intrigue. On dira donc simplement qu’il s’agit ici de savoir qui manipule qui, qui est réellement chacun des membres du trio et quels objectifs les animent.  

C’est assez habilement mené et écrit dans une langue relativement dynamique et dépourvue d’artifices qui convient bien au mode thriller qu’a choisi l’auteure pour traiter de son sujet. Elle y aborde par ailleurs la thématique de la gestation pour autrui et toutes les difficultés qui peuvent y être associées, tant sociales que psychologiques, pour les deux parties.  

“Marisa ressentit avec une acuité inattendue la fragilité de ce qui composait sa vie, la facilité avec laquelle cela pouvait lui être enlevé. Elle devait redoubler d’efforts pour être meilleure. Elle ne devait donner aucune raison à Jake de mettre fin à leur relation. S’il partait, songea-t-elle misérablement, elle serait au fond du trou.” 

On se laisse facilement embarquer par le suspens et par la tension du récit mais on est aussi bien obligé de noter quelques bémols à la lecture du roman. Tout d’abord, le revirement vient très (trop) tôt dans le récit ce qui le condamne immanquablement à tourner un peu en rond sur la seconde partie. Ensuite, et le premier bémol explique sans doute le second, le rôle de la belle-mère acariâtre et intrusive semble parfois superflu et n’avoir été créé que pour relancer de l’intérêt dans une intrigue qui s’essouffle. Et pour finir cette phrase improbable : « Pour l’occasion, elle avait mis une robe de satin bleu et des talons plus hauts que d’habitude ; après tout, c’était sa fête, elle avait le droit de s’habiller comme une salope si elle en avait envie ». Euh… Vraiment ? Mettre une robe et des talons vous fait passer direct dans le camp des “salopes” ? Ne pourrait-on pas revoir cette description et sa conclusion ?  

Au final, un roman qui se lit rapidement avec quelques bonnes trouvailles mais des réserves qui ne le font pas passer du côté des bonnes lectures.  

La pie voleuse – Elizabeth Day / Traduction Maxime Berrée (Editions Belfond – avril 2022) 

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7 commentaires sur “La pie voleuse d’Elizabeth Day 

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