Emmanuel le Magnifique de Patrick Rambaud

Patrick Rambaud reprend le principe mis en place avec Nicolas Sarkozy et François Hollande : raconter, telle une chronique du siècle, le « règne » du Président français.

A l’égal d’un Saint-Simon, d’un La Rochefoucauld ou d’une Mme de Sévigné il narre dans ce volume la première partie du règne d’Emmanuel Macron : l’ascension, l’installation à l’Elysée et la bienveillance dont il bénéficie à ses débuts.

« … ainsi nomma-t-on le vainqueur du jour Emmanuel le Magnifique puisqu’il était un mélange complexe de Laurent de Médicis et du Gatsby de M. Fitzgerald, tous deux qualifiés par cet adjectif flatteur qui signifiait en même temps la brillance et la finance folle. »

Pas de grandes découvertes ni d’analyses politiques dans ce livre qui reste très linéaire dans la narration. C’est plutôt le ton et le style qui font la différence même si je m’attendais à plus de mordant et de satire. Il ne suffit pas d’affubler les ministres ou les proches du Prince de titres de noblesse pour faire de ce récit la critique acerbe qu’on attend. Certes quelques passages sont assez enlevés mais on sent plutôt une certaine bienveillance envers le monarque.

«Il avait songé à un nom, à un homme qu’il avait déjà reçu avec ses apôtres pour le jauger, mesurer sa vaillance et son peu d’ambition personnelle, un homme avec un vrai profil de serviteur, un second qui l’avait déjà été avec fidélité et saurait le rester sous un nouveau maître. »

Moins plat toutefois que le livre de Philippe Besson, Un personnage de roman, il manque au livre de Patrick Rambaud un peu plus d’impertinence. Peut-être cela viendra-t-il dans le second tome ? Pour ma part, je reste plutôt attachée à ses romans historiques et notamment à ceux qu’il a écrit sur Napoléon.

Emmanuel le Magnifique – Patrick Rambaud (Éditions Grasset – janvier 2019)

Merci aux Éditions Grasset et à NetGalley pour cette lecture

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