
Héritière d’une très riche famille juive américaine, Peggy Guggenheim a consacré une grande partie de sa vie à rassembler les œuvres d’art des plus grands artistes de son époque. Durant la seconde guerre mondiale, elle fera en sorte de sauver le plus d’œuvres possible de ce que les nazis considéraient comme de l’art dégénéré. Elle présente alors dans sa galerie Art of this Century de New York les surréalistes européens : Klee, Duchamp, Mondrian…ainsi que les américains Pollock ou Rothko. Après-guerre, elle s’installe à Venise et ouvre une nouvelle galerie dans un Palais Vénitien que les touristes peuvent encore visiter aujourd’hui.
« Mais bien sûr, la caractéristique la plus extraordinaire du palais, et ce qui motive les visiteurs, c’est la magnifique collection de Peggy. On ne peut s’empêcher d’être frappé par l’œil extraordinaire de cette femme, par l’incroyable diversité des œuvres qu’elle a pu accumuler, et par la sagesse et la perspicacité qu’elle a démontrées dans son choix (et son écoute) de conseillers avisés et précieux. »
Cette biographie passionnante soulève le paradoxe entre le goût très sûr de Peggy Guggenheim concernant les artistes dont elle achète les œuvres et celui beaucoup moins sûr qu’elle avait dans sa vie amoureuse et dans les choix de ses amants et maris. Celle qui se trouvait très laide (notamment à cause de son nez !) et souffrait visiblement d’un complexe d’infériorité assez marqué n’a en effet pas eu de chance avec ses maris et ses amants et s’est entourée d’un certain nombre d’hommes assez toxiques.
Francine Prose nous plonge dans la société que fréquentait Peggy Guggenheim constituée d’artistes, d’écrivains, de femmes du monde et avec lesquels elle partageait une vie tourbillonnante pleine de fêtes et de tumulte. On croise les plus grands artistes et intellectuels et l’auteure sait rendre sa part d’humanité à une Peggy Guggenheim pétrit de doutes, d’angoisses mais qui sut écouter les meilleurs conseillers et suivre son instinct pour constituer une collection inégalée.
Peggy Guggenheim, le choc de la modernité – Francine Prose / Traduction d’Olivier Lebleu (Éditions Tallandier – avril 2018)
j’ai visité sa fondation à Venise, magnifique !
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