
Valentine et François se rencontrent à vingt ans à l’université. Tout, ou presque, les oppose. Valentine est partisane de la tradition, François du progrès. Mais l’amour a ses raisons. Alors Valentine et François s’installent ensemble, font un premier enfant qu’ils nomment Louis-Gabriel, se marient, font deux autres enfants : Joséphine et Arthur. Valentine est journaliste pour un journal d’extrême-droite, François reporter dans un journal de gauche. Valentine est psychologiquement instable, François trop faible face à la souffrance de sa femme. Tous les deux aveugles devant les dégâts que leur couple bancal crée chez leurs enfants et notamment chez l’aîné. Combien de temps un couple aussi désassorti peut-il tenir ?
Ce roman est un récit à la fois puissant et dur qui dissèque la vie d’un couple en affrontement permanent. Un couple qui tente aussi de sauver les apparences mais dont les rapports sont la plupart du temps conflictuels.
« Ses enfants sont trois boules de glaise fraîche qu’elle peut façonner point par point. C’est son devoir d’en faire des géants, de leur inculquer, par exemple, l’amour du pays. »
Au-delà du couple c’est aussi le récit d’une famille défaite, en proie aux démons nés du caractère du fils aîné et des dysfonctionnements de la mère que la romancière nous dépeint.
Valentine a cru créer un refuge en fondant une famille et sauver son couple en mettant de côté les valeurs auxquelles elle est attachée. François a cru préserver sa famille en faisant semblant de ne pas voir toutes les failles qui s’accumulent, en pensant que l’amour qu’il porte à sa femme est assez fort pour les aider à tout traverser et à aplanir leurs oppositions. Mais leurs différences, le poids de tous leurs secrets et des non-dits sont trop lourds de conséquences pour eux comme pour leurs enfants.
« Les dieux des Grecs sèment la pagaille en faisant s’accoupler un taureau et une femme, le dieu de chez eux a mis François dans le lit de Valentine. Et la fornication entre deux espèces différentes, pas vouées à se côtoyer, produit une engeance monstrueuse, condamnée au tiraillement perpétuel, qui erre en maudissant l’union qui l’a fait naître. »
Ce premier roman bouscule, interpelle, interroge. Madeleine Meteyer privilégie un style frontal qui va droit à l’essentiel. La complexité des personnages de Valentine et François, leurs contradictions sont parfaitement décrites et créent une tension qui ne se dément pas jusqu’à la dernière ligne.
La première faute de Madeleine Meteyer (Editions JC Lattès – parution initialement prévue en mars 2020 mais repoussée à janvier 2021)
Repoussée à janvier 2021 ? Ca fait loin !
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Oui. J’imagine que c’est surtout une grosse déception pour l’auteure
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