
C’est le jour de son mariage pour Paul. Ana, sa jeune femme lui a préparé une surprise : réunir ses anciens amis d’école. Et parmi eux se trouve Joseph Kahn. Avec Joseph, c’est tout l’été 1983 qui remonte à la surface et les liens qui se sont tissés entre les deux jeunes adolescents. C’est la lumière qui est venue de cette relation mais aussi l’ombre qui l’a peu à peu détruite. Vingt ans plus tard que va-t-il se passer entre Paul et Joseph, que reste-t-il de cet été ?
Sophie de Baere découpe son récit en deux parties. Elle nous raconte tout d’abord cette année 1983 où tout a basculé pour Paul. Sa rencontre avec le charismatique Joseph, qui le sort de sa torpeur familiale et qui le tient éloigné d’une mère alcoolique et d’un père coureur de jupon, va transformer son adolescence. Car l’amitié entre les deux jeunes garçons va se muer en tendre amour. « Parce que c’était lui, parce que c’était moi » semble parfaitement s’adapter à l’histoire de Paul. La relation entre Paul et Joseph est unique, lumineuse, transcendante. Mais leur histoire va bientôt être découverte par leurs camarades de classe et leur vie va devenir un enfer : harcèlement, violences verbales et physiques… En ces années 1980, années de l’apparition du SIDA, il n’y a aucune indulgence à attendre, ni de la part des plus jeunes ni de la part des adultes.
La seconde partie est consacrée à la vie d’adulte de Paul et à la relation qui se renoue avec Joseph, une fois les deux hommes remis en présence.
« Et le chagrin, c’est un sentiment pur, une émotion de premier degré, pleine de noblesse. Il efface les manques et les imperfections du passé pour ne laisser place qu’à la moelle la plus tendre, à ce qui faisait la beauté et l’importance du disparu. A sa précieuse singularité.”
Le postulat de départ est prometteur, le traitement un peu moins réussi. L’histoire semble tourner en rond et surtout l’ensemble des événements qui arrivent sont prévisibles. Le lecteur éprouve du mal à s’attacher aux personnages malgré tout ce qui leur arrive. Le contexte des années 1980 semble aussi assez mal exploité. A part une brève allusion au SIDA, qualifié à l’époque de « cancer gay », on pourra déplorer qu’il n’y ait aucune contextualisation. Le roman se résume à une bête et méchante vendetta menée par une bande d’adolescents idiots contre des jeunes garçons amoureux et une ville qui ferme les yeux sur ces exactions, comme si l’homosexualité était une justification suffisante pour les harceler.
Le tout manque de profondeur, de psychologie et d’analyse. Les événements s’enchainent, simplement, pour amener le lecteur à une conclusion sans surprise. On pourra largement sauter quelques pages sans perdre le fil du récit tant tout se répète. Pas de belle surprise donc, malheureusement.
Les ailes collées – Sophie de Baere (Editions JC Lattès – février 2022)
Tu es la première que je lis qui a un avis mitigé…. De toutes façons je ne l’avais pas retenu donc pas déçue 🙂
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C’est vrai que l’ensemble des retours que j’ai lus sont très positifs. Pour ma part ça n’a vraiment pas fonctionné
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J’aime les nuances dans les ressentis et trop d’avis unanimes (sauf exception) sèment parfois le doute 🙂
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Merci pour ton ressenti sincère sur cette lecture.
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