
Simon, fils rebelle d’un acteur célèbre, traîne sa punkitude et ses vingt ans dans ce Paris de 1979. Il y rencontre Anoushka qui, très vite, va disparaître. Simon se lance alors à sa recherche. Entre drogue, prostitution, violence, Simon erre dans une ville en plein changement, dans une époque où l’Opéra Bastille n’était encore qu’un projet, où Mesrine défiait la police et où le premier McDonad’s ouvrait ses portes en France.
On sent dans ce livre assez sombre à la fois la nostalgie de l’auteur pour une époque révolue et toute la mélancolie attachée à la fin d’un monde.
Pour Simon, cette année 1979 semble être une année de transition avant de basculer vers autre chose.
« Les années quatre-vingt arrivent et je ne crois plus à rien. Je sais que je ne croirais plus jamais à rien. Tout me semble joué, déjà. Toutes ces années à venir, toutes ces années devant moi désormais, il me faudra les traverser en solitaire. Et je ne serai pas le seul : le monde qui se dessine ne parlera plus qu’à la première personne, et le punk… Le punk ? Cela avait été un dernier souffle. Un dernier bal. Rien de plus. Bruyant, convaincant. Ça avait eu de la gueule, parlait fort et, mine de rien, emmenait dans sa besace, enfin sa cartouchière, le meilleur des années précédentes. Un bouquet de feu d’artifice, en sommes. »
On le suit dans cet improbable jeu de piste, la recherche d’Anoushka (personnage à la fois absent et terriblement présent) servant de prétexte à la description de cette décennie qui s’achève.
Patrick Eudeline excelle dans la recréation de l’atmosphère de cette période, sans doute parce qu’il l’a lui-même vécu. Résolument anti-romantique, ce roman sur la recherche d’une jeune fille disparue est crépusculaire, à l’image de l’époque qu’il décrit.
Il me manque certainement quelques clés pour totalement appréhender toutes les subtilités de ce roman mais j’ai malgré tout beaucoup apprécié l’histoire et le style concis et ciselé de l’auteur.
Anoushka 79 – Patrick Eudeline (Editions Le Passage – janvier 2020)
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