
La première scène, impressionnante, ouvre sur la journée du 6 juin 1944 sur les plages de Normandie. Andrew Calkins, soldat américain, y débarque, avec tout ce que nous connaissons ou imaginons de bruit, de fureur, de sang et de peur. De nombreuses années plus tard, Andrew décide de revenir sur ce lieu chargé de souvenir et Magali sera chargée de le guider sur les vestiges de son passé.
Voilà un résumé fort prometteur et j’attendais beaucoup de la rencontre de ces deux âmes égarées. Car Magali traîne un drame derrière elle : son mari, Darius, disparu alors qu’il était parti faire un jogging et dont elle ignore ce qu’il est devenu.
Mais de rencontre ou de confrontation point. Les deux protagonistes ne seront face à face que furtivement si l’on peut dire. On ne les verra ensemble qu’à la page 85 sur 133 (pour ce qui concerne la version en liseuse) et on ne peut pas dire que les échanges soient riches.
“Andrew Calkins est un vieillard en cavale. La mort lui souffle dans la nuque. C’est elle qui lui a donné le courage de prendre ce vol long-courrier. Ils doivent tous l’éprouver un jour ou l’autre cette urgence-là, après avoir mis tant d’air entre eux et la plage, après avoir tiré un verrou sur la guerre, tenu leur place dans le monde, s’être mariés, avoir fait des enfants, vendu des piscines, des polices d’assurance ou des solutions business, ils doivent tous la ressentir, cette nécessité de revenir sur les lieux de la grande affaire de leur vie, avant qu’il ne soit trop tard.”
Le récit se concentre beaucoup sur l’histoire de Magali et le désespoir qui l’étreint depuis la disparition de son mari. Un désespoir que l’on comprend très bien mais sur lequel on aimerait passer un peu plus vite car les scènes paraissent parfois bien redondantes. On en apprendra aussi beaucoup sur la profession de guide sur les plages de Normandie et les habitudes touristiques mais ce n’est pas vraiment ce qu’on est venu chercher ici.
On s’impatiente en attendant que le lien se fasse, enfin, entre l’histoire de Magali et celle d’Andrew. Or, ce lien ne se crée jamais. Et on reste sur sa faim avec un récit bien lisse duquel personnellement j’ai été débarquée très vite et cela malgré la brièveté du roman.
Débarquer – Hugo Boris (Editions Grasset – août 2022)
peu prometteur en effet
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Assez décevant en effet
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Quel dommage, j’avais adoré les précédents romans de l’auteur. Maintenant, j’hésite à le lire.
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C’était ma première lecture de cet auteur. Je devrais peut-être tenter les précédents romans
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