
Ils sont sept, hommes et femmes, durant cette semaine de février à se rendre chez leur psy. Sept avec leurs histoires, leurs névroses, leurs enfances compliquées, leurs relations amoureuses chaotiques. Sept à se succéder dans la salle d’attente de leur analyste où le lecteur s’installe avec eux et pénètre leurs pensées intimes. Sept, comme sept nouvelles liées entre elles par leur thématique et un fait divers dont tous ont entendu parler : un homme aurait tué sa femme alors qu’il dormait et qu’il était en train de rêver qu’il la tuait.
Le livre se lit d’une traite, et j’ai plongé avec intérêt au cœur des pensées des différents personnages.
Ces morceaux de vie sont comme des instantanés, des moments en suspens entre leur vie quotidienne et l’entrée dans le cabinet de l’analyste. En transit dans cette salle d’attente, ils attendent justement : d’aller mieux, de comprendre leur moi profond, de parler, de se décharger de leur colère et de leurs émotions.
Malgré de nombreuses références à Freud et à Lacan, il ne s’agit pas d’un livre sur la psychanalyse à proprement parler mais plutôt sur la complexité de l’être humain, sur le dit et le tu.
« Elle ne répond pas. Elle fait l’analyste. Celle qui ne parle ni avant ni après une séance. Celle qui ne communique pas. Les mots sont trop importants à ses yeux pour qu’on bavarde de ce qu’elle appellerait les détails de la vie quotidienne. Elle a bien raison, sauf que les détails de la vie quotidienne, parfois, ça vous tombe dessus et vous n’y pouvez rien. La vie n’est pas faite que d’inconscient. Il y a la réalité. »
Les pensées des personnages vagabondent, s’arrêtent un instant, imaginent ce qu’ils diront au psychanalyste, repartent dans une autre direction. La salle d’attente n’étant finalement qu’un prétexte, le lieu de cristallisation de leurs émotions.
Un roman original, qui se lit avec plaisir.
Monologues de l’attente – Hélène Bonnaud (Editions JC Lattès – novembre 2019)
Lu ici ou là quelques billets sur ce roman. Mais pas assez tentée pour le moment.
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