
Fatima Daas est la benjamine d’une famille qui compte deux sœurs aînées. La plus jeune, celle à qui on ne s’attendait pas, arrivée 7 ans après la cadette, qui doit trouver sa place, qui aurait dû être un garçon. Élevée dans une famille d’origine algérienne et de confession musulmane en banlieue parisienne, à Clichy-sous-Bois, Fatima doit composer avec des parents et un environnement très fermés qui ne laissent pas de place aux sentiments. Ne parlons pas de la sexualité.
Fatima est une enfant puis une jeune fille perturbée et instable, sujette à des crises d’asthme très forte. Fatima étouffe, au sens propre comme au figuré entre sa famille, l’école, la maladie. Et Fatima va bientôt découvrir que ce ne sont pas les hommes qui l’attirent mais bien des femmes dont elle est amoureuse.
Ce premier roman autobiographique est une revendication. Celle d’une identité, d’une religion, d’une sexualité, d’une place. En commençant chaque chapitre par « Je m’appelle Fatima » ou « Je m’appelle Fatima Daas » l’auteure martèle cette identité et donne un rythme musical à son récit.
« En dehors de ma famille, à Clichy-sous-Bois, les personnes avec qui j’ai grandis, le voisinage, les amies, les camarades de classe sont presque tous des musulmans. Alors, je n’ai pas de mal à être une « musulmane ».»
Ce texte dégage à la fois une grande puissance, habitée par un esprit de révolte, mais aussi beaucoup de sensibilité malgré la volonté qu’on sent farouche chez Fatima Daas de se défendre de cette douceur comme si elle pouvait être un aveu de faiblesse, comme s’il fallait contenir un trop plein d’émotions qui risquent de déborder.
L’auteure possède indéniablement un style (direct), une plume (incisive), un univers (riche). On la devine bercée par un mélange de littérature classique et de rap, comme une double identité d’écriture parfaitement assumée en écho à une personnalité complexe, écartelée entre ses envies de liberté et son respect religieux et filial.
C’est rythmé et percutant, construit en phrases courtes comme autant de punchline qui décrivent la vie, l’amour, la quête de soi.
Je suis curieuse de voir ce que donnera la suite et quel second roman Fatima Daas pourra nous proposer.
La petite dernière – Fatima Daas (Editions Noir sur Blanc – août 2020)
Convaincue, je le note ! 😉
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J’en suis ravie 😀 👍🏻 bon dimanche
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J’aime beaucoup ta chronique, notamment quand tu parles de revendication, et je suis d’accord avec toi, ce livre m’a plu, j’ai envie de découvrir d’autres textes de Daas ☺
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C’est vrai que je suis curieuse de voir si elle va poursuivre dans l’autobiographie ou aborder le roman
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une de mes prochaines lectures 🙂
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Top ! J’espère que tu aimeras
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Également une de mes futures lecture tant il me semble touchant et percutant !
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Un roman vraiment très réussi je pense parce que l’auteure y a mis une grande honnêteté
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Un article du Monde des livres m’avait donné envie de découvrir ce livre. Tu confirmes.
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Un premier roman très réussi, c’est vrai que c’est assez unanime pour le moment
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Je l’avais remarqué car justement je cherchais des titres de femmes musulmanes autrices en France et tu confirmes l’envie que j’ai de le lire ♥
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Alors franchement il me semble être pile dans ce que tu cherches. Avec un point de vue très contemporain en plus
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