
Lorsque Damaris se retrouve en présence d’un petit chiot, elle décide de l’adopter sur un coup de tête. Damaris a quarante ans l’âge « où les femmes se dessèchent » et n’a jamais pu avoir d’enfant. Ce drame l’a peu à peu éloignée de son mari, Rogelio, un être maussade et bourru.
Damaris s’attache démesurément à cette petite chienne. Jusqu’à ce que celle-ci disparaisse, au grand désespoir de Damaris. La suite de leurs relations sera faite de départs et de retours de la chienne, qui, trahison suprême, reviendra grosse de ses escapades.
Ce court roman, moins de 100 pages, est un condensé d’émotions. On traverse avec Damaris toutes les étapes de sa relation avec l’animal. D’amour passionné et fusionnel, les sentiments de Damaris deviennent indifférence puis détestation lorsqu’il devient évident que la chienne n’aura de cesse que de s’échapper dans la jungle, laissant Damaris à sa solitude.
« Damaris était terrassée par la tristesse et tout – se lever du lit, préparer à manger, mâcher sa nourriture – lui coûtait énormément. Elle avait l’impression que la vie était comme une crique et qu’elle devait la traverser avec les pieds enfoncés dans la boue et de l’eau jusqu’à la taille, seule, dans un corps qui ne lui donnait pas d’enfants et ne servait qu’à casser des choses. »
En parallèle, Pilar Quintana nous décrit le parcours d’une femme qui souhaitait plus que tout devenir mère et qui aura tout tenté pour y parvenir (potions, chamanisme…). Damaris vit cette impossibilité comme un échec qui lui ôte toute raison de vivre et qui la tient loin de son mari et même de sa famille dont elle redoute le jugement.
Le récit est aussi habité par une atmosphère étouffante, née des paysages de cette Colombie sauvage, celle de la jungle, des serpents, des moustiques voraces et des orages violents qui ne font toutefois pas retomber la chaleur écrasante.
La Chienne est un roman puissant et profond, une fable cruelle et tragique qui laisse peu de place à l’espoir mais qui est aussi emprunt d’une grande poésie.
La chienne – Pilar Quintana (Editions Calmann-Lévy – août 2020)
Je n’ai pas su trouver la poésie, je suis restée en dehors… j’ai juste apprécié le dépaysement
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J’ai trouvé la plume de l’auteure très lyrique
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Ah oui ? Comme quoi les ressentis…! je l’ai trouvée très terre à terre et simple, au contraire
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Je pense que cela vient surtout de la présence des paysages qui créent une véritable atmosphère. Après, je ne connais pas la Colombie alors j’ai peut-être projeté des choses mais je trouve que cela répond bien aux sentiments que traverse Damaris.
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Il faudrait peut-être que je le relise en ayant ça en tête…
Ravie d’avoir eu ton ressenti sur la question en tout cas 🙂
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C’est très intéressant d’avoir différents avis sur une même lecture.
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Très !
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Espoir et poésie, oui, mais jungle colombienne étouffante, non merci.
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Je me réjouis de le découvrir !
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J’en suis ravie !
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