
Pâqueline Sénéchal, veuve Renard, part se réfugier à Paris après l’incendie, sans doute provoqué par ses voisins, de sa maison. Il faut dire que Pâqueline est la mère de Victor, embaumeur et actuellement emprisonné pour avoir eu des gestes déplacés (euphémisme !) envers un cadavre. Pâqueline arrive à Paris avec la rage au ventre et une immense rancœur, principalement dirigé vers ce fils qu’elle n’aime pas, avec qui elle a coupé les ponts il y a deux ans et qui a eu le mauvais goût de faire fortune grâce à sa profession. Il faut dire que neuf ans après la révolution française, ce ne sont pas les morts qui manquent ! Pâqueline emménage donc dans le luxueux appartement de son rejeton en compagnie de P’tit Bécu, son paon. Et puisqu’il faut bien vivre, elle ne reculera devant aucune combine pour faire entrer de l’argent. En parallèle une idée germe dans l’esprit de Pâqueline. Et la voilà en train de rédiger ses mémoires sur les murs de l’appartement de Victor en même temps qu’elle le dépouille de toute ses richesses ! Un drôle de cadeau qu’elle fait à ce fils détesté car la vie de Pâqueline contient de nombreux épisodes dramatiques dont la naissance de Victor n’est pas le moindre.
Truculent est le premier mot qui vient à la lecture de ce roman hors normes. Truculent : haut en couleur, plein de pittoresque et de vigueur. On ne saurait mieux dire !
“Pour compenser son torticolis congénital, elle le coiffait de bonnets portés en biais. Il se les arrachait nerveusement. « Nan, z’en veut pas ! » Quoi de mieux pour la vanité d’une mère dont l’enfant est déjà affreux que de l’entendre zozoter en public ?”
Ce personnage de Pâqueline est une vraie peste et pourtant on ne peut que s’attacher à elle. Sûrement parce que les souvenirs qu’elle couche sur les murs de l’appartement sont ceux d’une petite fille puis d’une jeune fille que la vie n’a pas épargnée. L’auteure alterne ainsi la Pâqueline adulte, détestable et inquiétante et la Pâqueline enfant dont la vie est loin d’être un lit de roses. C’est notamment l’existence de son fils qui semble cristalliser toute sa haine, on comprendra pourquoi au fil du récit.
L’écriture nous donne à découvrir une France de la fin du XVIIIème siècle loin des images d’Epinal qui peuvent parfois nous être décrites. C’est sale, ça pue, c’est brut. Mais tout cela sonne totalement authentique aussi bien dans les campagnes normandes où Pâqueline passe une partie de son enfance que dans les rues bourbeuses d’un Paris post révolution.
Je découvre Isabelle Duquesnoy avec ce roman, et je m’en veux beaucoup d’être passée à côté de la plume si inventive de cette conteuse génial, pleine de verve et d’humour et qui n’est pas sans me rappeler celle d’un certain Jean Teulé.
La Pâqueline ou les mémoires d’une mère monstrueuse – Isabelle Duquesnoy (Éditions de la Martinière – janvier 2021)
J’ai adoré l’Embaumeur, je n’ai pas encore lu ce deuxième tome mais j’ai hâte!
Si les romances historiques font légion, les romans historiques et humoristiques sont beaucoup trop rares… Surtout lorsqu’il s’agit d’humour noir 😀
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J’ai noté L’embaumeur !
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J’espère qu’il te plaira! 🙂
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C’est sûr, tu devrais lire L’embaumeur, qui est également un excellent livre (pour info, voici ma chronique : https://etsionbouquinait.com/2019/04/24/isabelle-duquesnoy-lembaumeur/). Je ne savais pas qu’il y avait une sorte de suite autour de la mère, merci pour le conseil de lecture !
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J’ai noté L’embaumeur. Je crois que je ne vais pas pouvoir passer à côté de cette lecture !
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On est bien d’accord sur « L’Embaumeur » alors! 😉 Je vais lire ta critiique
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Tu me donnes envie de ne pas trop tarder à ouvrir ce roman !
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Il est vraiment totalement addictif !
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Tu donnes envie de rencontrer cette vieille dame.
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😀😀
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Oh mais je note !
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😀👍🏻
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Une de mes prochaines lectures et ton avis me donne hâte de le commencer.
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