
Cyr s’est installée à Amsterdam, dans les pas de son meilleur ami. La jeune femme a été embauchée dans une agence de publicité. Mais son meilleur ami vient de mourir, victime d’un accident alors qu’il était parti en vacances. Le monde de Cyr s’écroule alors. Elle perd pied jusqu’à se faire renvoyer de son emploi. Alors qu’elle essaie tant bien que mal de refaire surface, elle se voit en plus chargée d’écrire un discours pour l’enterrement de son ami. Une mission dont elle se serait bien passée et qu’elle n’arrive pas du tout à mener à bien.
Voici le second roman de l’auteure de Les grandes occasions, roman familial plein d’émotion. On quitte ici les relations familiales pour explorer celles de l’amitié. Cyr est une jeune femme blessée, déjà éprouvée par la perte et le deuil puisqu’elle a perdu sa sœur et sa mère. La relation quasi exclusive et fusionnelle qu’elle entretient avec son meilleur ami est donc pour elle ce qui la maintient dans la vie, son point d’ancrage. Cette mort est pour elle inacceptable. Et écrire un discours une véritable épreuve car cela l’oblige à mettre des mots sur une histoire qui s’achève.
« La solitude est fourbe. Elle nous maintient à distance, nous faisant croire qu’elle nous protège. Elle prétend être la compagne du solitaire, quand elle est la courtisane des entourés. La solitude est une mère qui aime plus les autres que ses propres enfants. Et c’est pourquoi, en vérité, on fait plus de choses par solitude que par amour. »
Avouons-le, il n’est pas aisé pour le lecteur d’entrer réellement dans ce livre. Le personnage de Cyr n’est étrangement pas très attachant et on tourne assez rapidement en rond dans le désespoir de la jeune femme. On sent quelquefois comme une sorte de complaisance dans la souffrance, comme si elle seule pouvait ressentir le drame de la perte du jeune homme qui était son ami et qu’elle niait la peine des parents, de la petite amie et des autres amis du mort.
On se trouve face à quelqu’un de finalement assez égoïste, incapable de partager, totalement centrée sur elle-même et, disons le, on finit par la trouver agaçante dans ces poses dramatiques qu’elle semble prendre.
La fin vient heureusement redonner un peu d’émotion à l’ensemble, quand, enfin, Cyr accepte de partager la peine et s’ouvre aux autres.
Une lecture en demi-teinte donc, et qui donne envie de découvrir un troisième roman de l’auteure pour confirmer les très bonnes impressions du premier roman.
La pire amie du monde – Alexandra Matine (Éditions Les Avrils – mars 2023)
Je note plutôt son premier roman, alors : Les grandes occasions.
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Oui il est vraiment très réussi !
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