Les filles d’Ennismore de Patricia Falvey

Volontiers comparé à Dowtown Abbey, ce roman explore la lutte des classes en Irlande au début du XXème siècle à travers les rapports de Rosie et Victoria et plus largement à travers les conflits entre une aristocratie finissante et un monde en révolte.

Rosie est fille de fermier, Victoria d’aristocrate mais elles sont amies. Ceci dit l’amitié de Victoria m’a plutôt semblé être un caprice d’enfant gâtée. Bien évidemment Rosie tombe amoureuse de Valentin, le frère de Victoria. Amour impossible, tant le carcan des classes sociales est présent et rigide.

Nous suivons ces deux jeunes filles à travers leur enfance, leur vie de jeune femme et de femme, vite rattrapées par ce qui semble être un destin tout tracé. Rosie deviendra domestique et Victoria se mariera avec un bon parti.

A moins que… À moins que l’amour, l’histoire, la guerre, l’évolution de la société, la révolte Irlandaise ne viennent tout chambouler.

« Plus le temps passait et plus elle avait l’impression de jouer une étrange pièce de théâtre. Elle devait changer de robe plusieurs fois par jour, toujours suivre l’exemple des hommes, et surtout ne jamais exprimer d’opinion personnelle. Elle ne pouvait même pas sortir se promener sans chaperon. Était-ce vraiment cela, la vie d’une dame dans une grande maison ? »

Si l’histoire et le style ne sont pas exceptionnels, le roman se lit aisément. Il revient notamment sur des pages d’histoire de l’Irlande et son rapport chaotique (euphémisme !) avec l’Angleterre.

Les péripéties sont par contre assez convenues : les histoires d’amour de Victoria et Rosie n’ont rien d’original et leurs conséquences sont largement prévisibles, les personnages m’ont paru dans l’ensemble assez archétypaux et sans réelles aspérités. Je regrette que l’auteur n’ait pas plus exploré, par exemple, le fait que Rosie écrive des articles. L’information est donnée comme ça, au passage, mais au final n’est pas approfondie et n’apporte donc rien au récit.

«De cette demeure qui lui paraissait autrefois grandiose, elle voyait les pierres qui s’effritaient et la pelouse jaunie. Ennismore ressemblait à une vieille femme, triste et négligée, qui aurait perdu toute sa beauté. »

L’auteur donne une large place au romantisme, ce qui pour moi nuit au message social sous-jacent : opposition de classes, émancipation des femmes, crise sociale, retour sur la passionnante et passionnelle histoire de l’Irlande et de sa lutte pour son indépendance, déclin d’une aristocratie qui ne comprend pas les changements de la société.

Globalement un livre qui se lit rapidement mais qui ne laissera sans doute pas une trace indélébile dans mon esprit.

Les filles d’Ennismore – Patricia Falvey (Editions Belfond – avril 2019)

Merci aux Editions Belfond et à NetGalley pour cette lecture

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2 commentaires sur “Les filles d’Ennismore de Patricia Falvey

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