La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

On ne peut que s’attacher à Alice dès les premières pages. Une jeune femme bourrée de troubles obsessionnels compulsifs, qui souffre de crises d’angoisse et tourne au Lexomil et au Valium.

Que s’est-il passé dans la vie d’Alice l’américaine pour qu’elle se retrouve à Paris, seule, à accepter un travail dans une start-up dont le mode de fonctionnement est à des années-lumière du sien et de ses compétences ?

Le roman oscille entre Paris aujourd’hui et le journal dans lequel Alice écrivait lorsqu’elle était à Londres et qu’elle tenait plus que tout à avoir un enfant avec son compagnon, Oliver.

Quel lien Alice entretient-elle avec son passé et surtout avec sa sœur, Scarlett ? Quel est ce drame dont Alice semble se sentir responsable.

« La vie est faite de minuscules décisions. A chaque pas, chaque action, chaque choix, nous avançons un peu plus sur un chemin plutôt qu’un autre. On sait ce qu’on accepte, mais on ne sait jamais ce à quoi on renonce. La simple réponse à une question en apparence enfantine peut changer le cours d’une destinée. Aujourd’hui encore, je me demande ce que serait ma vie si, ce soir-là, j’avais accepté sa proposition. »

Je ne connaissais pas du tout l’univers de Marie Vareille et, franchement vu le titre, je pensais avoir à faire à une sorte de roman feel-good ou en tous les cas à un livre léger.

Finalement je me suis trouvée face à un récit habité par une profonde nostalgie.

Si certains passages flirtent avec la légèreté (comme ce séminaire d’entreprise légèrement décalé) voire avec le convenu (l’évolution de la relation entre Alice et Jeremy), l’ensemble demeure très agréable à lire car l’auteur a réussi à insuffler une juste dose d’intrigue qui pousse le lecteur à vouloir comprendre pourquoi Alice est devenue ce personnage torturé, et pourquoi elle refuse toute forme d’attachement. Jusqu’au dénouement que, personnellement, je n’avais pas vu venir.

« Un jour je serai punie pour toutes les fois où j’ai joué avec la réalité, où j’ai fait une fiction du monde réel. Mes mensonges m’étoufferont peu à peu à coups de petites phrases anodines, de gestes insignifiants et je me noierai dans la vérité distordue que je me suis inventée. On pire, je ne serai plus capable de distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux. J’effacerai les souvenirs pour ne plus avoir à assumer ma culpabilité. »

Et si les chaussettes orphelines du titre étaient tout simplement le symbole des âmes-sœurs perdues des personnages du roman ?

La vie rêvée des chaussettes orphelines Marie Vareille (Editions Charleston – juin 2019)

Merci aux Editions Charleston pour cette lecture

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7 commentaires sur “La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

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