
Perveen Mistry est avocate et travaille dans le cabinet de son père. Dans l’Inde des années 1920, Perveen fait figure de jeune femme libre et indépendante : ayant fait des études à Oxford, première femme avocate d’Inde, séparée (mais non divorcée) de son mari, elle bouscule les codes de la société. Perveen se retrouve mandatée par le gouvernement britannique pour se rendre au palais de Satapur où la famille royale a été victime de deux morts tragiques, celles du maharajah et de son fils aîné. Perveen se retrouve chargée de mettre le fils cadet, et héritier du trône, à l’abri. Pour cela elle devra rencontrer la grand-mère et la mère de l’enfant ainsi que tous ceux qui gravitent autour de lui et qui pourraient souhaiter attenter à sa vie.
Ce livre fait suite à celui intitulé Les veuves de Malabar Hill qui mettait déjà en scène Perveen Mistry. Mais nul besoin d’avoir lu ce premier opus pour suivre les nouvelles aventures de la jeune avocate.
“Perveen comprenait que, chez les animaux, c’était le pouvoir qui déterminait qui mangeait le dîner et qui devenait le repas. Mais les sociétés humaines n’étaient pas censées fonctionner ainsi. La famille royale de Satapur n’avait pas le droit de faire disparaître une personne qui menaçait leur autonomie. Pas au XXe siècle, en tous cas.”
L’auteure plonge son lecteur dans l’Inde des années 20 et mêle enquête et histoire politique à travers cette époque où l’Inde est encore sous domination anglaise. On en apprend ainsi énormément sur l’Inde, les différentes castes, les traditions, les religions qui cohabitent, les relations entre Indiens et Britanniques, le fonctionnement des palais princiers. C’est riche et très intéressant et notamment en ce qui concerne le rôle des femmes dans l’Inde du début du XXème siècle.
Du côté de l’enquête, cela reste assez classique et simple. On devine bien avant la fin qui est responsable des morts du palais mais l’intrigue est plutôt bien menée et se lit avec plaisir. D’autant que ce personnage de Perveen est véritablement attachant dans ses contradictions de femme indépendante qui cherche à concilier tradition et modernité. Une belle lecture d’été, sans aucun doute.
Un petit conseil lecture pour terminer : si l’Inde des années 1920 vous intéresse et que vous cherchez un bon polar il vous faut absolument découvrir Abir Mukherjee (retrouvez ma chronique de L’attaque du Calcutta-Darjeling ici).
La malédiction de Satapur – Sujata Massey / Traduction d’Aurélie Tronchet (Editions Charleston – juin 2021)
Bonsoir,
Je viens d’acheter ce livre et je compte l’attaquer après celui qui me tient actuellement. J’aime beaucoup les histoires sur l’Inde. J’y suis allée plusieurs fois et j’ai vécu au Sri Lanka alors, en général cela me parle bien. Je reviendrai vous dire ce que j’en pense, ainsi que pour L’attaque du Calcutta-Darjeling qui est aussi dans ma PAL. A bientôt.
Gwènaëlle
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Avec plaisir et bonne lecture ! (J’ai personnellement une préférence pour L’Attaque du Calcutta-Darjeling)
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