
Malek est un jeune homme de 17 ans, d’origine algérienne et vivant en banlieue parisienne. Alors qu’il rend visite à l’un de ses cousins à Lille, il fait la connaissance d’Atiq, jeune afghan exilé parti à la recherche de son frère jumeau. Les échanges que les deux jeunes garçons ont à cette occasion, vont transformer la vie de Malek. C’est après cette rencontre que le jeune homme décide d’élargir son horizon et de partir à la découverte d’un monde qu’il ne connait pas. Grenade, Tanger, Londres, Alger… les villes se multiplient apportant avec elles leur lot de rencontres et d’aventures. Au cours de ce voyage Malek fera aussi une rencontre déterminante avec Kathleen dont il tombe amoureux.
Ce récit est celui d’une quête. Une quête d’identité, une quête pour retrouver des traces de soi au cœur d’autres paysages, dans le regard d’autres personnes. C’est aussi un roman initiatique avec le voyage de ce jeune garçon de 17 ans qui n’avait pas, jusque-là, franchi les frontières de son pays.
“Je l’ai vu reprendre sa place sur sa terrasse imaginaire avec une vue imprenable sur ces souvenirs. Si je ne savais pas quelle perte le mettait dans un état pareil, je ne doutais pas que le trou béant qu’il avait au cœur était certainement plus grand que la fente à travers laquelle on devinait un mince fragment de ciel. Entendait-il seulement la mer, dans le monde où il s’était réfugié ?”
Si le personnage de Malek est attachant, la lecture connaît malheureusement des baisses d’intensité. C’est finalement surtout l’histoire d’Atiq et de son jumeau Wassim qui retient l’intérêt du lecteur. Le périple de Malek n’a pas la force qu’on attendrait de cette découverte du monde comme sa relation avec Kathleen qui n’apporte finalement pas beaucoup de choses.
On ressent aussi une certaine gêne à l’apparition de manière récurrente d’un vocabulaire attribué aux “jeunes des cités” au milieu d’un texte très littéraire. Cela sonne faux, comme plaqué sur le texte à intervalle régulier pour rappeler que le personnage de Malek est un jeune d’aujourd’hui avec son vocabulaire spécifique.
Mais les interrogations que cela éveille quant à l’identité, la pratique religieuse, les engagements et les combats qu’une confrontation Orient – Occident fait naître, les analyses géopolitiques sont intéressantes.
Qu’est-ce que j’irais faire au paradis – Walid Hajar Rachedi (Editions Emmanuelle Collas – janvier 2022)
Le parlé jeune en plein texte littéraire est rédhibitoire pour moi.
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