« On était à la fin de l’hiver 1941. En février ou mars, lui, Valéry, avait accepté d’écrire deux ou trois souvenirs ou considérations sur l’art et la personnalité de Berthe Morisot pour accompagner l’exposition prévue au musée de l’Orangerie l’été à venir. Qu’il y eut une incongruité dans cette exposition et une autre, plus grande s’il se pouvait, dans la proposition, non, cela ne l’avait pas choqué. »
Février 1945, Paul Valéry écrivain et poète français est seul chez lui. Indifférent aux troubles de son temps, il doit pourtant en admettre l’horreur.
Pour y échapper et retrouver un peu de lumière il se plonge dans les écrits que lui a laissé la peintre Berthe Morisot.
Jean-Daniel Baltassat a le don précieux de faire revivre cette époque, la fin du 19ème siècle, et de nous amener dans les pas des artistes et intellectuels de cette période.
Valéry est alors l’un des fidèles du salon de Mallarmé. C’est là qu’il rencontre Berthe Morisot, veuve d’Eugène Manet, peintre et modèle d’Edouard Manet. Nous sommes en mars 1894, Paul a 24 ans et Berthe 54.
« Plus d’une fois, dans le passé, sa réponse a été que ces visages aux traits effacés (jamais tracés ?) n’étaient rien d’autre que la peinture du silence de Morisot. Ce silence à faire peur, comme disait Régnier en son temps, et qui l’avait tant impressionné, lui, Valéry, en mars 1894, lors de sa première rencontre avec Berthe au Mardi de Mallarmé, 89, rue de Rome. »
Avec une plume délicate, précise et précieuse, Jean-Daniel Baltassat nous entraîne dans leurs pas, recréant magnifiquement l’atmosphère de l’époque. Un récit poétique et nostalgique.
Si je me suis parfois perdue entre les différentes époques, les souvenirs de Valéry et les écrits de Berthe, cela n’a finalement fait qu’ajouter à l’ambiance du récit.
La tristesse des femmes en mousseline – Jean- Daniel Baltassat (Calmann-Levy – août 2018)
Merci à NetGalley France et aux Editions Calmann-Levy
je pense qu’il pourrait m’intéresser! Je note!
J’aimeJ’aime