Mousseline la sérieuse de Sylvie Yvert

Ça ne s’est pas forcément remarqué jusqu’à présent mais j’aime beaucoup les livres sur l’histoire de France et notamment tout ce qui concerne nos rois, empereurs et autres gouvernants. Les biographies et livres d’histoire écrits par Alain Decaux, Marc Ferro, Georges Duby, Jean Tuly, Georges Bordonove, André Castelot ont été pendant longtemps mes livres de chevet.

Je renoue avec plaisir avec l’Histoire avec ce livre de Sylvie Yvert qui prête sa voix et sa plume avec brio à la survivante de la prison du Temple, Marie-Thérèse-Charlotte de France.

Écrit à la première personne, ce récit raconte les dernières heures de la royauté, de la prise de la Bastille, des morts de Louis XVI et de Marie-Antoinette à l’atroce agonie du petit Charles dans un texte qui nous fait entrer dans l’intimité de cette famille royale décimée. Il nous raconte aussi ce qu’il advint de Marie-Thérèse après ses plus de trois ans de captivité, elle pour qui l’exil succéda à l’emprisonnement.

« J’ai remarqué que, dans les temps de révolution, il y a toujours des moments de calme après les grands orages, entraînant un espoir cruellement trompeur. Si les crises se suivaient sans discontinuité, on se raidirait pour résister, et peut-être finirait-on par en triompher. Mais comme le courant se ralentit quand il a emporté les premières digues, on se laisse aller à l’illusion que tout est fini et on omet de prendre les précautions nécessaires. »

Celle-ci dresse le portrait de ses parents dans ces heures sombres : un Louis XVI bonhomme et qu’elle aimerait voir plus combatif et une Marie-Antoinette forte et peu encline à renoncer face aux révolutionnaires.

Marie-Thérèse est parfois critique envers son père et les décisions qu’il a prises, toujours admirative de sa mère.

On sent dans tout le texte un véritable amour de sa part, ce qui la conduit parfois à beaucoup d’indulgence, voire à trop vouloir montrer ses parents comme des personnes bienveillantes, justes et dignes, victimes de la cruauté impitoyable de leurs tortionnaires. Des personnages idéalisés dans un récit qui assume totalement sa subjectivité. Un parti pris qu’il faut accepter pour entrer totalement dans ce récit imprégné de la sensibilité de Marie-Thérèse et de son seul regard sans aucune voix contradictoire.

Mousseline la sérieuse – Sylvie Yvert (Editions Pocket – mars 2017 / Éditions Héloïse d’Ormesson – janvier 2016)

A lire aussi

Pour qui aime cette période, le livre très érudit mais totalement accessible de Camille Pascal, L’été des quatre rois paru l’année dernière et qui a reçu le Prix du roman de l’Académie Française.

Il revient sur la période très chaotique d’après la Révolution et plus particulièrement sur les mois de juillet et d’août 1830 où la France vit quatre rois se succéder sur le trône. On y retrouve Marie-Thérèse (Madame Royale) qui aurait pu devenir reine à ce moment-là si son beau-père, Charles X, n’avait pas abdiqué en faveur de son petit-fils Henri d’Artois.

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