La redoutable veuve Mozart d’Isabelle Duquesnoy 

Quand Mozart meurt en 1791, il laisse derrière lui une œuvre immense et un monceau de dettes ! Commence alors pour Constanze, sa veuve, un long travail pour faire reconnaître le travail de son mari, faire fructifier l’héritage musical du génial musicien et sortir de la misère avec ses deux enfants.  

Isabelle Duquesnoy nous livre ici un portrait de femme forte et combattante. Après avoir paré au plus pressé en vendant quelques-unes des œuvres de Wolfgang, Constanze va suivre plusieurs pistes pour se sortir des difficultés dans lesquelles l’a laissée son mari. L’une d’entre elles est de faire porter le poids de l’héritage à ses fils. Malheureusement, le génie n’est pas forcément héréditaire et elle devra rabattre certaines de ses prétentions. Et toute amoureuse qu’elle reste de son défunt mari, elle finira par accepter l’offre d’un diplomate danois de l’épouser, se mettant ainsi à l’abris. Constanze a ainsi vécu cinquante et un ans sans son grand amour et pendant lesquels elle mettra tout en œuvre pour que la musique de Mozart soit jugée à sa juste valeur. 

“Mon fils, seul l’amour donne un sens à notre vie. J’ai quatre-vingts ans maintenant, et l’image de Wolfgang me poursuit toujours. Qu’elle m’abandonne un instant, et je me sens égarée.” 

Au fil du roman et par la voix de Constanze, on en apprendra plus sur sa vie avec Mozart, ce qu’ils ont vécu ensemble. On sent que l’auteure connait parfaitement son sujet et cela le rend d’autant plus passionnant.  

Une nouvelle fois avec Isabelle Duquesnoy, le récit est extrêmement vivant et les dialogues alertes. On sent chez Constanze la poigne d’une maîtresse femme qui ne s’en laisse pas conter et tient tête même au plus grands. On ressent aussi un grand orgueil de porter ce nom de Mozart et comme une envie de vivre une certaine gloire par procuration, allant pour cela jusqu’à pousser ses fils sur scène et rebaptisant le plus jeune Wolfgang Mozart II, comme s’il suffisait de partager un nom pour partager un talent.  

Mais on pardonne tout à cette Constanze, sa mauvaise foi, sa mauvaise humeur, ses entêtements, ses petits arrangements, sa froideur parfois envers ses enfants. Car c’est finalement à elle et à elle seule que nous devons de pouvoir entendre aujourd’hui la petite et la grande musique composée par Mozart.  

Une fois encore, me voilà sous le charme de la plume d’Isabelle Dusquesnoy 

La redoutable veuve Mozart – Isabelle Duquesnoy (Editions Points – juin 2021) 

A lire aussi la chronique de La Pâqueline, ou les mémoires d’une mère monstrueuse

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4 commentaires sur “La redoutable veuve Mozart d’Isabelle Duquesnoy 

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