
Napoléon Bonaparte n’est encore que Premier consul lorsqu’un attentat est perpétré contre lui le 3 nivôse de l’an IX, soit le 24 décembre 1800. Il en réchappe miraculeusement mais les simples citoyens qui étaient à proximité de son carrosse ne sont pas épargnés par l’explosion. Parmi eux, une fillette de douze ans, Marianne Peusol.
Cette tentative ratée va provoquer une chaîne d’événements en cascade. Car Bonaparte et son ministre de la police, l’impitoyable Fouché, entendent bien ne pas laisser ce crime impuni.
Leur première cible sera les membres du parti jacobin dont plus de cent seront déportés aux Seychelles alors sous domination française. Mais les véritables responsables, des chouans bretons, défient la police. Deux d’entre eux finissent par être arrêtés mais le principal instigateur, Joseph de Limoëlan, demeure introuvable. Rongé par le remord et les fantômes de ces morts inutiles, Joseph se terre pour échapper à la condamnation.
« Chacun voit midi à sa porte, et c’est même la seule leçon d’histoire qui vaille, il n’y a ni sens, ni perspective, seulement des individus, leurs intérêts propres, leurs ambitions bornées qui se trouvent un jour balayés par le déferlement des forces imprévisibles et tragiques. »
Ce récit retranscrit à merveille cette époque de transition un peu floue où un nouveau régime cherche à s’imposer alors que les braises de la Révolution fument encore. Gwenaële Robert sait rendre étonnamment vivants tous ces personnages pris dans la tourmente et dont les vies vont basculer. Elle sait nous emmener dans les plus sombres pensées de Joseph de Limoëlan et nous faire comprendre toute son ambiguïté, partagé entre ses fidélités royalistes et ses remords d’avoir causé des morts inutiles. Et surtout elle nous fait ressentir la peur et l’angoisse entretenues par Fouché et sa police pour mettre un terme à toute forme de révolte.
S’il s’agit d’un roman, les faits semblent néanmoins très précis et provenir des meilleures sources historiques, ce qui donne à l’ensemble de puissants accents de vérité. En mêlant les destins des plus humbles à ceux des plus hauts placés l’auteure démontre bien l’ampleur du pouvoir que Napoléon entendait exercer sur tous et surtout sur ceux qui étaient contre lui sans distinction de leur classe sociale ou de leurs fonctions.
Pour ceux qui, comme moi, se passionnent pour l’histoire et aiment les romans qui mêlent histoires et Histoire, se livre est une véritable pépite.
Never Mind de Gwenaële Robert (Éditions Robert Laffont – août 2020)
Ta chronique me donne vraiment envie de lire ce livre sans que je comprenne l’explication d’un titre en anglais et peu attirant.
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L’explication du titre vient à la fin du livre mais je ne pouvais pas le dévoiler. En tous les cas il a toute sa justification
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Chronique qui donne envie ! Je le note 😉
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J’espère que tu aimeras
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Napoléon victime d’un attentat ? Me voilà curieuse.
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Il en a subit plus d’un 😉 mais celui-ci est intéressant par les personnages qu’il implique
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C’est tout à fait le style de lecture que j’affectionne en grand amateur d’histoire que je suis. Merci et Bon weekend 🙂
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Alors cela devrait te plaire ! Bon week-end
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Merci beaucoup pour la découverte ! À commander 😉
James Jones
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