Ecoute la pluie tomber d’Olivia Ruiz

Le récit s’ouvre en 1977 sur la mort de Cali, nièce chérie de Carmen. Elle est décédée en mettant au monde sa fille, Alma. Pour Carmen, ce drame est l’occasion de se remémorer ses années passées avec ses sœurs à Marseillette, dans le café que tient Rita, la sœur ainée de Carmen et la mère de Cali. Mais ce sont aussi des souvenirs difficiles qui remontent à la surface : sa rencontre avec Antonio, son départ pour une hacienda, ses années de prison et son retour compliqué auprès de ses sœurs avant la réconciliation.

On retrouve dans ce récit la langue poétique et imagée de la chanteuse Olivia Ruiz. A travers l’histoire de Carmen, l’auteure nous raconte l’histoire des Espagnols ayant fui Franco pour se réfugier en France et de leurs enfants restés là pour y construire une vie. Elle raconte la force des relations familiales et surtout de celles qui se sont construites entre les sœurs sur les fondations d’une histoire familiale marquée par le drame.

« Je me dis que le monde peut bien mal tourner, nous, nous aurons toujours ça. Ce fil invisible qui se tisse dans nos rires, et qui, de querelles en incompréhensions, de gages d’amour en réconciliations, se renforce toujours. »

Mais cela est fait de manière un peu brouillonne, en mélangeant les histoires. Celle de l’exil, celle de la famille, celle de Carmen et d’Antonio, celle vécue par Carmen en prison, celle qui suit son retour au sein de sa famille, celle de Violette battue par son mari… Chaque angle est alors vite survolé, comme s’il fallait finir et boucler la boucle de ce récit qui commence et se termine par le deuil de Cali alors qu’il aurait mérité qu’on s’y attarde.

Et c’est vraiment dommage car on sent régulièrement poindre l’émotion et on souhaiterait pouvoir se laisser embarquer et entrer plus en profondeur dans les relations familiales, amicales et amoureuses. Mais tout est expédié beaucoup trop vite pour pouvoir explorer tout le potentiel de cette trame romanesque. Cela donne parfois l’impression de lire un récit non finalisé.  

Peut-être l’auteure a-t-elle voulu aborder trop de sujets, à travers trop de personnages et en très peu de pages, ce qui ne permet pas de donner toute l’envergure voulue au roman et cela même si la plume est égale en poésie et en sensibilité à celle qu’Olivia Ruiz utilise pour écrire ses chansons.

Ecoute la pluie tomber – Olivia Ruiz (Editions JC Lattès – mai 2022)

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5 commentaires sur “Ecoute la pluie tomber d’Olivia Ruiz

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