
Henry Dunbar, 80 ans au compteur, s’échappe du foyer pour personnes âgées où ses filles aînées l’ont fait enfermer. Patron d’un empire médiatique sur lequel ses enfants espèrent bien mettre la main avant le décès de leur père, il n’a pas pour habitude de se laisser faire.
Le voilà donc en pleine évasion dans les montagnes, poursuivi par Abigail et Megan (ses filles) mais aussi par Florence, son autre fille qui elle souhaite se réconcilier avec Henry et contrer ses demies-sœurs.
Ce roman est une comédie douce-amère sur la relation filiale et le pouvoir.
Au fil du récit, on en apprend plus sur Dunbar qui, s’il compte encore quelques fidèles alliés, semble ne pas s’être montré très tendre dans sa vie professionnelle et personnelle. Comme quoi la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre si on considère le machiavélisme et l’acharnement de ses filles !
« A l’époque où il régnait encore sur un empire mondial, son goût de la vengeance, ses mensonges et ses coups de sang avaient pu être présentés comme les actions nécessaires d’un commandant en chef déterminé, mais dans le dénuement de sa situation actuelle, ces actions s’imposaient à lui dans toute leur nudité et lui hurlaient dessus comme d’anciens prisonniers qui auraient reconnu leur tortionnaire dans la rue. »
C’est à une belle course contre la montre que se livrent les personnages de ce roman pour mettre la main sur la fortune familiale ou la sauvegarder.
J’ai suivi avec plaisir les péripéties de ce roman qui se lit rapidement mais qui, je pense, ne laissera pas une trace durable dans mon esprit. Je m’attendais à plus d’humour et de mordant dans cette tragi-comédie remplie de menteurs, de manipulateurs et de pervers sans scrupules. Sans parler de la fin qui m’a paru être une façon un peu facile de se débarrasser de la conclusion (ou de se ménager une porte pour produire une suite).
Dunbar et ses filles – Edward St Aubyn (Editions Grasset – mars 2019)
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