
Comme chaque roman de Jean-Philippe Blondel celui-ci est une petite pépite littéraire. Et je me suis régalée à le lire, refermant avec tristesse la dernière page. C’est drôle, tendre, plein d’anecdotes cocasses qui rendent vivant tout le roman.
La vie s’écoule paisiblement au sein du groupe scolaire Denis-Diderot. Nous sommes en plein dans les années 70. L’école est chamboulée par l’arrivée de la mixité dans les classes, les femmes revendiquent de plus en plus leur espace, les amitiés enfantines se font et se défont, les professeurs sont bousculés par le changement.
« Si on lui avait demandé à ce moment-là comment elle définirait une vie idéale, elle aurait instinctivement répondu « sans homme ». Voilà. Une existence célibataire, où l’on pouvait aller et venir à sa guise, découvrir la capitale en solitaire, s’attabler à un restaurant avec un roman où un magazine et où personne, jamais, n’exigeait de vous quoi que ce soit. »
Tous les personnages sont merveilleusement campés avec leurs petits travers. Les relations qui se tissent entre enfants, entre adultes, entre parents et enfants sont décrites avec précision et s’entremêlent joyeusement.
A travers ce microcosme où naviguent ses personnages, Jean-Philippe Blondel nous décrit toute la société de ces années avec un brin de nostalgie mais sans jamais tomber dans la mélancolie grâce à un humour habilement distillé au fil des pages.
« Elle prend Michèle par le bras et, ensemble, elles traversent la cour. Les spectateurs s’écartent, elles sont les reines du jour tandis que Janick murmure que le monde change, oui, le monde est en train de changer, mais que cela ne lui fait pas peur. Au contraire. Il est temps. Il est grand temps. »
Ce roman est la chronique pleine d’intelligence et d’espièglerie de l’apprentissage, du passage vers un nouveau monde, de l’arrivée dans la vie d’adulte. Chacun des personnages va évoluer, se confronter à des nouveautés plus ou moins importantes mais qui feront qu’ils ne seront plus jamais les mêmes à l’issue de l’année scolaire.
Jean-Philippe Blondel a le don de faire passer des messages importants l’air de rien à travers des anecdotes, des caractères, des petites piques savamment distillées. Une lecture comme une parenthèse enchantée.
La grande escapade – Jean-Philippe Blondel (Editions Buchet-Chastel – août 2019)
Celui-ci, en revanche, me tente.
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J’adore Blondel et je n’ai pas été déçue
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