Eleanor Oliphant va très bien de Gail Honeyman

Eleanor Oliphant a trente ans et un passé très lourd. Si elle travaille comme comptable dans une société de design, sa vie sociale est réduite à rien. Pas d’amis et pour seule famille sa mère qu’elle a au téléphone tous les mercredis. Dotée d’une culture générale très étendue et d’un sens du second degré assez peu développé, Eleanor voit défiler ses jours sur un rythme régulier que rien ne vient perturber. Jusqu’au jour où la jeune femme s’éprend du chanteur d’un groupe de rock. Et cette passion va la conduire sur de nouveaux chemins et vers de nouvelles rencontres.

Quelle étrange héroïne que cette Eleanor. Inadaptée à la société, légèrement alcoolique et terriblement méfiante (on le serait à moins), elle n’en est pas moins terriblement attachante. Au fur et à mesure du roman se dévoile le terrible passé d’Eleanor, ce qui explique sans doute son isolement et sa crainte de se rapprocher d’autres êtres humains. Heureusement, il y a Raymond, un collègue de travail, qui va la sortir de sa zone de confort et lui faire découvrir les plaisirs de l’amitié.

« Certains êtres, les plus faibles, redoutent la solitude. Ils ne réussissent pas à comprendre qu’elle peut être très libératrice ; une fois qu’on réalise qu’on n’a besoin de personne, on devient capable de prendre soin de soi-même. Et c’est l’essentiel : il vaut mieux prendre soin de soi. On ne peut pas protéger les autres, quel qu’en soit notre désir. On essaie, on échoue, et le monde, réduit en cendres, s’écroule autour de vous. »

Si la vie d’Eleanor cache un drame absolument terrifiant, ce livre n’est cependant pas dénué de beaucoup d’humour. La franchise de la jeune femme et son inadaptation créent parfois des situations cocasses et on se surprend souvent à sourire, voire à rire franchement de certains échanges ou de certaines réflexions d’Eleanor.

On suit avec plaisir ses aventures, ses efforts pour accepter les contacts, baisser sa garde et enfin accepter certaines choses tragiques de son enfance. Il y a aussi beaucoup d’émotions dans ce roman, et même si j’ai parfois été un peu gênée par le fait qu’Eleanor ne rencontre finalement que des personnes bienveillantes (son patron, ses collègues, la mère de Raymond…) on ne peut que se sentir touché par ce personnage en mouvement et en désir de changements.

Eleanor Oliphant va très bien – Gail Honeyman / Traduction d’Aline Azoulay-Pacvon (Éditions 10/18 – septembre 2018)

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4 commentaires sur “Eleanor Oliphant va très bien de Gail Honeyman

  1. Très joli livre que j’ai lu en début d’année et toujours pas chroniqué (bouhh). Petite rectification : si ma mémoire est bonne, ses collègues ne sont pas bienveillants envers elle et se foutent même de sa tronche à la machine à café 😉

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