Au moins le souvenir de Sylvie Yvert

Que sait-on exactement d’Alphonse de Lamartine ? Au mieux quelques vers appris à l’école (« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ») mais qui se souvient qu’il a aussi été un homme politique actif, candidat à la première élection présidentielle en 1848, luttant pour les libertés et admiré par Victor Hugo ou encore George Sand.  

Sylvie Yvert rend ici un bel hommage à l’homme de lettres et de combat, à travers les mots de son épouse Marianne qui prend la plume pour nous raconter la vie et l’œuvre de son mari. 

« On peut s’étonner qu’un aussi grand poète maîtrisât des matières aussi diverses que les chemins de fer, les prisons, les enfants trouvés, l’industrie sucrière, ces caisses d’épargne dont il demanda la création ou même la dette américaine, mais ce serait méconnaître son exceptionnel talent à s’emparer d’un sujet, à l’étudier puis à l’assimiler en un temps très court. » 

Ce livre très documenté dresse le portrait d’un homme visionnaire, à l’écoute de la société et de ses bouleversements. Lamartine vit dans un siècle bousculé où les divisions sont nombreuses et conduisent parfois à des luttes sanglantes. Lamartine accompagne ces changements en essayant d’y apporter la mesure et la vision d’un homme juste.  

En creux, Sylvie Yvert nous décrit une femme intelligente et sensible, engagée auprès de son mari, soutient indéfectible, relisant et corrigeant son œuvre, l’accompagnant même aux heures les plus sombres où tous lui tournent le dos et l’injurient et où les soucis financiers se font terriblement pressants.  

Un livre passionnant, très érudit et parfaitement accessible qui fourmille de détails, d’anecdotes et de citations qui remettent Lamartine à sa juste place dans l’Histoire de France.  

Au moins le souvenir – Sylvie Yvert (Editions Héloïse d’Ormesson – septembre 2021) 

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