Quadrille d’Inès Benaroya

Ariane, Pierre et leurs enfants sont en vacances en Grèce lorsqu’ils rencontrent la famille Sainte-Rose. Très vite les deux couples et leurs enfants deviennent inséparables. La famille d’Ariane tombe sous le charme, et l’emprise, de Viola et de Salva ainsi que de leurs deux adolescents. Mais très vite, la relation devient toxique, la famille Sainte-Rose se révélant particulièrement manipulatrice. Alors que le couple d’Ariane et de Pierre se désintègre, la fin des vacances approchent et avec elle la fin de la tranquillité pour les quatre membres de cette famille.  

A travers la voix d’Ariane, narratrice de l’histoire, Inès Benaroya nous fait le récit d’un été où la fascination et la répulsion vont tour à tour s’emparer des membres de la famille d’Ariane. Une famille qui ne sortira pas indemne du jeu pervers mis en place par les Sainte-Rose. L’auteure alterne avec des chapitres qui prennent place cinq ans après cet été fatidique et racontent la vie actuelle d’Ariane et de ses enfants, les séquelles physiques et psychologiques qui sont restées.  

Un roman bien peu convaincant malheureusement. L’auteure semble ne jamais assumer complètement la perversité et le machiavélisme de ses personnages ce qui fait qu’au final on ne comprend absolument pas les motivations et les réactions des uns et des autres. Elle semble hésiter entre un jeu sexuel et une manipulation psychologique dont Ariane et Pierre seraient à la fois les jouets et les instigateurs mais sans jamais donner corps à l’une ou à l’autre des pistes narratives.  

« Salva repousse toutes les questions. C’est un causeur invétéré qui devient laconique lorsqu’on le sollicite. Ses phrases n’appellent pas de développement. Elles n’existent que pour leur beauté, ou leur violence. Derrière, il n’y a rien. Elles sont à prendre ou à laisser. Un œil critique serait tout de suite en alerte, trop d’esbroufe et d’images convenues, mais je suis une débutante et je gobe toutes ses sornettes. »  

J’avoue avoir passé de nombreux passages dont ceux qui concernent la relation entre Ariane et le dentiste chez qui elle exerce comme secrétaire car franchement je n’ai absolument pas compris à quoi cela menait et ce que l’auteure voulait nous dire avec cette histoire. A part nous donner une image assez peu flatteuse d’une Ariane un brin masochiste qui semble vivre dans un monde de fantasmes inassouvis et qui finit surtout par taper sur les nerfs du lecteur. 

Et c’était finalement peut-être cela le sujet du livre : nous parler des désirs d’une femme, de sa quête du plaisir à travers des relations plus ou moins perverses. Plutôt qu’un roman sur la manipulation d’un couple qui s’ennuie et qui cherche des proies pour occuper ses longs étés d’oisiveté ? Je ne saurais pas trancher sur le véritable sujet de ce roman qui, s’il se voulait provocant, est surtout bien plat et sans grand intérêt. On lâchera bien vite ce fil d’Ariane qui ne nous mène nulle part.  

Quadrille – Inès Benaroya (Éditions Fayard – juin 2020) 

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