Grand Platinum d’Anthony van den Bossche

Louise vient de perdre son père auquel elle était très attachée. Très active, elle a créé son agence de communication et jongle entre un designer à l’ego démesuré, un amant inventif et un frère légèrement inadapté à la vie parisienne. Leur père leur a laissé un drôle d’héritage : des carpes japonaises, disséminées dans plusieurs bassins de  Paris. Louise veut les rassembler afin d’éviter qu’elles ne soient vendues car ces carpes uniques sont très convoitées par les collectionneurs.

Le lecteur va donc suivre la jeune femme entre commando sauvetage de carpes japonaises et gestion de ses relations avec son client designer, son amant et son frère.  

Je n’ai pas été totalement convaincue par ce roman au potentiel pourtant intéressant. La trame est originale mais l’ensemble me paraît un peu expédié et les personnages présentent assez peu d’aspérités. La psychologie de chacun, notamment de Louise, est ramenée au strict nécessaire. Il manque la profondeur qui expliquerait cette chasse à la carpe menée par Louise ainsi que ce qui lie les personnages, principalement Louise et son frère.  

« Incapable de choisir entre deux mensonges, son père avait préféré vivre dans l’omission, épargnant la vérité comme un avare jouit des dépenses qu’il ne fera jamais. » 

C’est dommage car il y avait une belle trame à exploiter, ce qui est un peu fait avec l’histoire du voyage au Japon du père de Louise, voyage duquel va découler la présence des carpes dans les plans d’eau parisiens. J’ai ainsi appris beaucoup de choses à propos des koïs qui m’étaient complètement inconnues. 

« Louise ressentit une tendresse immense pour le mensonge tacite dont elle avait hérité. Cet enchaînement de non-dits, dont elle avait fait sa vie, elle aussi, avec ses clients qui voulaient croire au pouvoir magique de l’attachée de presse et raconter avec elle des « histoires » aux journalistes compréhensifs, impatients de les colporter à des lecteurs volontairement crédules. » 

Par ailleurs beaucoup de scènes invraisemblables viennent alourdir le récit sans compter la conclusion peu crédible. 

Un rendez-vous raté pour moi donc, avec une histoire dont je n’ai pas compris la finalité mais une plume que je trouve intéressante avec quelques petites pointes d’humour qui ne demandent qu’à être développées. 

Grand Platinum – Anthony van den Bossche (Éditions Seuil – janvier 2021) 

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