Rosa dolorosa de Caroline Dorka-Fenech

Rosa et Lino Messina sont inséparables, mère et fils, fusionnels. Rosa possède un restaurant, Le Petit Soleil, au cœur de Nice et a pour projet d’ouvrir un hôtel avec Lino. Et puis Lino est arrêté. Emprisonné. Accusé du meurtre d’un enfant. Rosa entre alors en résistance, contre la police, contre la justice. Car son fils ne peut pas être coupable. Rosa déploie toute la force qu’une mère peut puiser en elle pour défendre cet être qu’elle a mis au monde et qui lui est plus cher que tout.  

Ce premier roman est impeccablement maîtrisé, introduisant le lecteur dans l’intimité de Rosa, créant une atmosphère aussi hypnotique que le ballet des méduses dans l’aquarium que Lino a installé dans le nouvel hôtel. Le lecteur est captivé, haletant sur les talons de Rosa qui ne cesse d’arpenter la ville en quête de ce qui pourrait aider son fils alors même qu’elle souffre d’une phlébite atrocement douloureuse. Et on ressent cette douleur, comme on ressent l’incompréhension, la peur, la révolte qui se succèdent dans l’esprit de Rosa face à ce dont son fils est accusé.  

«S’il était une chose dont elle était certaine, c’était que Lino n’était pas un monstre. Son fils était cet être lunatique mais attentionné pour lequel elle s’était toujours dévouée. Il était celui qui l’inspirait. Pour lui, pour qu’il soit fier, elle avait tout tenté pour éviter de reproduire la lente dégradation maternelle dont elle avait été le témoin, enfant. Pour lui, pour qu’il ne se sente jamais seul, elle s’était acharnée à devenir cette bonne maman qu’elle aurait voulu avoir. Une maman présente. Une maman vivante. » 

Ce récit chargé d’émotions parle de sacrifice, d’amour, de ce lien charnel qui unit une mère à son enfant, mais il dit aussi comme nous sommes parfois impuissants à venir en aide à ceux qu’on aime, comme ils peuvent parfois nous sembler étrangers et inaccessibles. 

Je ne raconterai évidemment pas la fin, mais je dirai juste que je ne m’attendais pas à cela et qu’elle a été pour moi une véritable apothéose émotionnelle.  

Rosa dolorosa – Caroline Dorka-Fenech (Éditions de la Martinière – août 2020)

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